La chèvre de montagne prend du
galon
Il a fait chaud cette nuit et au petit matin le vent s’est levé nous
apportant enfin de la fraîcheur. Nous
quittons le camping pour la dernière fois et nous nous dirigeons vers le début
du parc afin de faire la randonnée de Park Avenue d’où nous pouvons admirer les
formations rocheuses The Organ, Tower of Babel et Courthouse Tower. A notre arrivée, un autobus avec des
voyageurs de la Suisse et du Québec
débutent le sentier. Ça placote,
ça marche lentement et Serge s’impatiente ; le lièvre au chandail orange
sautille d’une pierre à l’autre, essayant de doubler à droite, à gauche et moi je cours derrière pour le
rattraper. Enfin, nous arrivons à les
semer et nous poursuivons notre balade tranquillement dans un presque
silence.
Il nous faut un nouveau camping pour ce soir ; nous nous rendons
donc à Moab où nous nous cognons le nez sur les deux premiers campings qui
affichent complets. Nous sommes plus
chanceux avec le 3e, Slickrock Campground, mais nous comprenons
pourquoi ; rien de comparable avec Devils
Garden Campground dans le parc. Enfin ce
n’est que pour une nuit et nous partirons très tôt demain matin, cela nous
permet aussi de vider et remplir nos réservoirs et de prendre enfin une douche.
Nous faisons ensuite un arrêt à l’épicerie puis un autre à la
bibliothèque pour envoyer un nouveau blogue.
Après dîner, nous reprenons la route pour retourner à Arches National
Park et faire la randonnée Fiery Furnace avec un guide du parc à 15h00.
Nous sommes un groupe de 25 personnes à partir avec le guide qui semble
avoir au moins 80 ans ; je me dis « ça ne sera pas si terrible, s’il
peut faire cette randonnée à cet âge ».
Vous connaissez l’adage « Ne vous fiez pas aux apparences » ?
Il s’applique très bien dans ce cas-ci.
Nous débutons la randonnée à la file indienne, en silence, personne
n’osant parler à son voisin. Et puis le
guide s’arrête à plusieurs reprises pour nous expliquer la formation
l’archéologie des lieux, la flore et la faune.
Je me demande pourquoi nous avons besoin d’un guide pour cette randonnée
qui ne semble pas plus difficile que les autres. Pour la 2e fois, je pourrais vous
répéter l’adage cité ci-haut.
D’un air coquin Bill (le guide presque centenaire) nous propose de
grimper et d’essayer de se hisser sous la plus petite arche du parc. Évidemment cela ne se fait pas avec un sac
sur le dos et je me porte volontaire pour prendre celui de Serge et de
l’attendre de l’autre côté de l’arche. Que voulez-vous je ne voulais pas
endommager mon meilleur pantalon!!
Le prochain passage devient plus difficile, il y a une étroite crevasse
entre deux murs et le rocher sur lequel nous sommes est en pente. J’ai la mauvaise idée de me placer juste
derrière Bill, perdant ainsi l’occasion de profiter de l’expérience des autres. Bill explique qu’il faut s’asseoir sur le mur
en pente, placer nos pieds sur le mur en face et se glisser de côté
jusqu’à ce qu’on puisse poser un pied de chaque côté des murs. Erreur, je me positionne dans le mauvais sens
et quand j’essaie de me retourner, j’ai
l’impression de glisser vers la crevasse.
Ah ! que j’ai eu peur. Mais
finalement j’ai pu trouver un endroit où placer mes pieds sans glisser et me
tourner de bord et enfin rejoindre Bill.
Regardez comment Kathleen, la benjamine du groupe, y réussit ; il faut dire qu’elle fait de l’alpinisme et
que ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve dans cette situation.
Les difficultés continuent et
dans un cas en particulier lorsque la dénivellation est trop grande, j’ai un
homme qui me tire par la main vers le haut et Serge qui me pousse par
derrière. La chevalerie masculine est à
son comble et j’arrive enfin au haut du rocher.
De plus en plus nous pratiquons la marche des canards entre les rochers.
Pas très élégant mais très efficace.
Au bout de 3 heures dans la Fiery Furnace qui s’est transformée en la
Freezing Furnace car un vent froid s’est levé, nous descendons des rochers et
terminons notre randonnée qui restera un souvenir inoubliable pour tous. Je peux dire maintenant que la chèvre de
montagne que je suis devenue a réussi des exploits que je ne croyais jamais
réalisés.
Nous nous rendons à Moab pour aller souper chez Zax, la pizzeria la
plus courue de la ville, mais nous sommes déçus, elle ne vaut pas celle de
Springdale « The Flying Monkey ».
Nous retournons ensuite au camping où nous attend le plus petit site que
nous n’ayons jamais eu ; la largeur du Safari Condo plus une table de
pique-nique. Surprise ! des tentes
se sont installés de chaque côté de nous et le bébé pleure beaucoup.
Samedi 19 mai, Moab à
Canyonlands (Needles) – 150 km
Un peu de paresse
Le cadran sonne à 5h30 ;
nous n’aurions pas eu besoin de réveille-matin car le bébé pleure dans la tente
voisine. Hier soir les campeurs
n’avaient pas l’intention de se coucher tôt, nous avons donc dormi le toit
baissé pour assourdir le bruit.
Partis à 6h00, sans déjeuner évidemment, nous prenons 1h30 pour nous
rendre à Canyonlands (dans la partie The Needles) dans l’espoir d’obtenir un
site au camping du parc Squaw Flat, ceux-ci étant obtenus sur la base du
premier arrivé, premier servi. Nous
faisons le tour du camping et réalisons que tous les sites sont occupés. Nous faisons en 2e tour en
identifiant ceux qui quittent le 19. Par chance je vois un homme à l’extérieur
et je lui demande s’il quitte aujourd’hui et vers quelle heure. Il me répond
« d’ici 30 minutes ». Nous
plaçons donc notre coupon de réservation sur son poteau et attendons son départ
qui fut très rapide. Et puis nous nous
installons pour déjeuner, à l’extérieur où le soleil règne. Quel beau
camping paisible !
Nous partons ensuite pour deux petites randonnées dans le parc,soit
Cave Spring (1 heure) et Slickrock Foot (2 heures). Le temps est plus frais aujourd’hui et c’est
idéal pour la marche. Dans le premier
sentier, nous entrons dans des cavernes où s’abritaient les gardiens de bétail
à la fin des années 1800 durant leurs déplacements pour aller nourrir leurs troupeaux
qui pouvaient atteindre 7,000 à 10,000 têtes. Une série de deux échelles nous
permettent d’atteindre les hauteurs du plateau.
De retour au camping pour dîner, nous installons le hamac et décidons
de faire la paresse tout l’après-midi.
La beauté de notre site et le temps doux s’y prêtent magnifiquement.
Dimanche 20 mai, Canyonlands The
Needles – 0 km
La chèvre de montagne est fatiguée
Ce matin nous partons à 8h00 pour une randonnée de 13 kilomètres dans
Big Spring Canyon et Sqaw Flat (nous regretterons plus tard d’être partis si
tard) qui débute tout près de notre site de camping dans la boucle B.
Rapidement nous montons et descendons les montagnes de roches plates en
suivant les cairns. Heureusement il est encore tôt et la chaleur du jour n’est
pas à son maximum.
Après quelques kilomètres le sentir descend dans le canyon et nous
marchons d’un pas rapide, enfin à l’ombre des arbres.
Les kilomètres défilent et nous arrivons finalement au sentier Squaw
Flat qui nous semble plus facile, mais en
plein soleil et il fait très chaud. Deux
kilomètres avant la fin de notre randonnée, nous n’avons plus d’eau.
Heureusement nous arrivons au Camping A où nous pouvons remplir nos bouteilles
d’eau. Une affiche indique que le
camping B est à 0,5 kilomètre. Oui, mais il y a encore des rochers à grimper et
mes pieds ne veulent plus lever. Je suis fatiguée et même parler me demande un
effort. Alors Serge fait la conversation tout seul. Nous arrivons enfin à notre site de camping
à 13h30 ; la randonnée a duré 5 heures et demie. Nous ne bougeons plus de l’après-midi, moi
dans le hamac et Serge assis à l’ombre.
Mais à 6h00 nous repartons en voiture afin de voir l’éclipse solaire
prévue pour 19h30 ; c’est une activité offerte par les rangers du parc. Nous sommes nombreux installés sur les
hauteurs de Pothole Point avec des « Solar Viewers » à regarder la
lune passée devant le soleil. L’éclipse n’est pas vraiment totale car la lune
est trop éloignée du soleil cette année, mais le coup d’œil valait vraiment le
déplacement. Voici une photo prise par
Serge à l’aide du « Solar Viewer ».
Salut, j'aurais aimé voir une photo de Bill le guide presque centenaire.
RépondreSupprimerBravo à tous les deux, vous devenez de véritables chèvres souples et agiles.
RépondreSupprimerLes sentiers nous semblent fabuleux.
A bientôt
Louise et Richard